dans le cœur des enfants

ah c’était bien belle journée
ils avaient battu battu (tué) menti
s’étaient fait tirer les oreilles avaient appris
le mot loyauté ((ah ;
glisser quelques mots à l’oreille de samson était de bon goût elle
en était fière la petite tigresse)) ;

puis voilà l’alcool avait tourné
avaient-iels fêté leur victoire ou bien
mais azalée avait la tempe qui frappait un peu fort,

ce n’était pas agréable.

mais l’ennui des soirs étoilés est ennemi bien plus redoutable ah
ses adrénalines qui tournaient encore dans les veines
fusaient dans les rages qui la prenaient à ne
((rien faire)).

alors s’en allant entre les tentes (il fait un peu noir elle
bute contre tous les piquets roh mais c’est
que ça fait mal ces merdes) ;
ne pense pas qu’elle peut éventuellement en déterrer oh bien

et elle compte ;
sept ;

ah non, attendez

« merde j’aurais dû apprendre à compter moi. »

et elle prétendait pouvoir apprendre
quelques subtilités mathématiques à
son glouton préféré ((où était-il passé ;
bien aimé était-elle vouée
a perdre toutes les lueurs qui l’animait)).

mais secoue la tête tigresse ;
ce n’est pas le moment de pleurer,
le deuil n’a pas le temps qu’il te reste

azalée hume l’air, d’une moue refrognée ;
que faire hein que faire que faire que
faire et
soudain
oh !
un peu timide oh mais non
son odorat ne la trompait jamais car
elle a les lueurs qui s’allument dans son regard tout doré tout joie
tout pétillant tout feu tout flamme)) ;

« mars !!! »

oh elle se souvient du doux parfum
((elle y avait fourré son nez dans ses cheveux
rentrant victorieuse de ces mers-là)) ;

il avait fini par la porter tout le chemin,
la chaleur de son dos contre son corps et sa douce poigne qui la maintenant
de ses muscles qui craquaient des nuques ((elle avait encore l’extase du son
dans ses oreilles qui remuaient d’avant en arrière car elle
essayait de capter les sons que pouvaient bien faire mars)).

« eh, tu dors ? »

pas de réponse ;
((avait pourtant essayé de chuchoter ???)) ;

alors elle
s’engouffre dans la tente
((mais elle est bête ils venaient de se quitter de toutes façons
personne ne semblait pouvoir trouver sommeil si rapidement)).

alors donc elle
s’engouffre dans la tente


sur mars.

« ah oups… désooo j’avais pas vu euh, tous tes trucs par terre. »

en fait, elle n’avait même pas regardé aurait été plus proche de la vérité.

dans le cœur des enfants

oh ils étaient
par terre
((terre))
terre
((terre par terre au sol)) et ;

soudainement, azalée
eclata de rire c’était
mars a des gestes doux

((et
ça la fait tant rire elle ne sait
pas pourquoi peut-être
que ça rougissait un peu ses joues,))

l’alcool bien entendu.

elle continue encore un peu ça
tiraille un peu sur le ventre sur les abdos ah mais
juste parce qu’elle était tombée sur mars ;

c’était si rigolo.

mais les appels de joie sont éphémères ;
et souffle longuement
inspiration,
expiration.

« ah non,
rien de particulier. »

non elle
ne lui voulait rien en particulier ;
((compagnie)) pour la nuit,

car c’était une nuit bien longue,
six huit douze heures,

toujours étalée par terre
un peu en étoile de mer ((son sol est vachement confortable comparé au mien quand même ;
se dit-elle un instant
pourquoi donc connaissait-elle le confort de son sol ça,

elle ne s’en souvenait plus,
elle s’allonge simplement souvent dessus)).

puis elle tourne la tête azalée et
se fend en grand sourire ;

ne pense pas que mars allait sans doute dormir.

« et je marche trèèèès droit même que je suis sûre je marche plus droit que toi j’y peux rien si... »

si quoi d’ailleurs ;
elle l’avait bien heurté de plein fouet et
sa force ;
elle ne sait toujours pas trop la maîtriser.

son visage se fend d’une petite moue,
((en pleine réflexion ??)) ;

et soudain,
sursaut d’énergie, se relève sur ses genoux et

« yaaaah !!! attaque de chatouilles !!!!!! »

et la voilà qui attaque mars sur tout son corps elle
ne sait même pas s’il craint les guillis mais
des bêtises

et ses doigts qui parcourent les côtes de son acolyte
((ah c’est
qu’elle s’y convaincrait presque ;
des nuits du désert)).

dans le cœur des enfants

mais oui ;
elle va
réveiller tout le monde mais ((azalée s’en fiche en fait elle n’y
pense même pas elle))

veut juste rire des joies et des pleurs qui volent le long du sable.

et puis ;
c’est une surprise ça mars est
très chatouilleux et en fait
s’envolent là-haut vers le ciel les étoiles ça dépasse
les toiles de la tente)).

mais mars triche :
il s’en va, la laisse retomber sur son sol ((mou tout mou ah
c’est si confortable en plus il fait bon ni trop chaud
ni trop
froid)) ;

quand même un peu frais et azalée pose sa joue ((un peu rouge un peu
brasier de l’alcool qui monte
a remonté à la tête au sang qui ne cessera de couler)) ;

« mais, mars,
ça ne se fait pas.

tu triches. »

puis elle a la moue boudeuse maintenant
des enfants qui n’ont pas leurs bêtises en victoire
des enfants qui n’ont ((pas le goût de la gloire))
sur le bout des dents sur le creux de la langue c’était

azalée se relève soudainement ((sur le fessier fallait pas abuser)) ;
fronce les sourcils d’un air sérieux ah elle
de se ((venger)).

« tu penses qu’on ira se venger, nous, un jour ? »

en fait ce n’est même clair ;
de quoi parlait-elle qui était-on mais

((il se passe quelques secondes en suspension dans les réflexions)) ;

et son sourire revient à nouveau c’est
un peu béat un peu benêt un grand sourire à plein crocs pour

« t’as dit que tu pourrais te venger ? ah ouais comment ? »

et tigresse lui tire la langue toujours
aussi simplette dans ses idées dans ses émois dans
ses contes et ses fées et ses reines sans éclat ;

dans le cœur des enfants

oh oui mars aussi
veut se venger du monde ?

azalée sourit ;
elle ne pensait pas
qu’il aurait tant de rancune dans son cœur ((son doux cœur
de grand enfant car)) ;
non il n’a pas ceux
qui sont de fer de pierre de sable de verre
qui composent les tueur.ses de sang-froid.

mars a
un cœur doux mais
il a un petit bout
amer juste dans le coin-là ;

mais ça ne lui déplaît pas car
c’est un bon compagnon ((le considérait-elle seulement comme tel ?)) ;
azalée hausse les épaules ((peut-être pas qu’en pensées))
le monde tourne trop peu rond pour s’en soucier.

l’oubliée phase un peu
erg ça fait mal à la tête un peu l’alcool mais
de rigoler fort
d’embêter mars
de lui parler finalement ;

« toi, j’t’aime bien en fait. »

azalée l’a murmuré ((tout haut tout haut
comme d’habitude)) ;

mais oh
il parle de la
virer ?

oh non non pas déjà
elle ne s’est pas encore assez amusée non non et puis

« pfff, tu sais bien que j’ai plus de force que toi. »

son petit rire fuse dans la tente ((elle ne se moque pas
souligne un fait et
l’absurdité de ses paroles car)) ;
tout ne l’est-il pas dans cette soirée ?

azalée esquisse une moue déçue puis
en fait il ne reste que les solutions drastiques face à lui qui semble si sérieux

fonce se cramponner au poteau bien
enfoncé dans la terre géant porteur de cette belle maisonnée ;

« on va bien voir si tu vas réussir à me dégager. »

oh soudainement c’est
azalée pas contente
azalée tigresse
les griffes qui crissent
((ça fait mal aux oreilles mais)) ;
((attention ça risque
presque
de le briser entre sa poigne)) ;

oh non non non non il ne
la virera pas
elle ne veut
pas se retrouver
toute seule dans le noir du désert
dans l’ennui des sables
dans la solitude des nuits sans fin car non
elle ne pense pas que les autres
peut-être bien.

et voilà voilà azalée a quelques rayures sur les joues
quelques ambres qui brillent au fond des yeux
quelques crocs qui brillent dans la lumière moitié pénombre
oh non mars

« t’as pas le droit de me virer comme ça. »

car ce n’est pas très gentil
((et elle veut que tu sois gentil)).

dans le cœur des enfants

mais mars a toujours
des gestes doux
azalée a des traits qui se ramollissent
comme sa conscience en ce soir-là
((c’est qu’alcool et tigresse ne font bon ménage dans les soirs solitaires))

oh il ne l’abandonnerait pas comme un chaton chétif
sans ancrage ni rivage
il a dit qu’il la laisserait ((en vie)) sous son chapiteau
tout beau tout beau ((confortable)) ;
belle compagnie ((elle a les joues un peu rosies par
l’alcool bien entendu)) ;

il était clair que serrer cette pauvre poutre
dans ses bras musclés n’était pas une option bien intelligente mais

alors il lui glisse ses doigts ((tout doux c’est
aussi délicat qu’un colibri posé sur une fleur
car azalée est bouture du désert qu’au soleil ardent ne s’épanouit)) ;
ce pauvre poteau en bois craquelé
((elle ne sait pas encore que de toutes façons,
il va bientôt déménager)).

azalée glisse
azalée tombe ((en émoi))
ronronne comme un vrai (gros) chat
un chat qui fait du chantage pour se faire accepter dans les foyers les plus doux.

elle a la tête sur ses genoux, s’y
blottit bien au chaud
((le cœur a quelque chamade qui tressautent en doubles croches mais
c’est l’alcool c’est l’alcool ça monte bien plus haut)) ;

il voulait dormir ;
ainsi était faite sa loi quand elle
ne voulait pas.

« tu pourras bien dormir plus tard. »

elle ne s’excuse même pas car
elle n’a pas le désolement au fond du regard

« après tout, il y a bien 24 heures dans une journée. jamais assez et pourtant si long. »

si long,
mais azalée
ne savait pas comment en profiter

((elle bâille et ses crocs brillent un peu,
elle le regarde de ses beaux yeux
noirs de bataille et de sang précieux)).