Tu prends des gros risques aujourd'hui Eliott. Accepter des essais cliniques c'est accepter l'idée que ton secret soit percé à jour.
Et qui s'en soucierait, en réalité ? Personne n'est là pour juger, encore moins les malades.
Mais c'est bien le problème, tu n'acceptes déjà pas toi même la maladie, ce n'est pas pour te comparer aux vrais souffrants, à ceux qui ont réellement besoin d'aide ici.

Vous vous dirigez tous vers l'aile du laboratoire destiné à étudier la transcendance. Tu connais le chemin, mais suit sagement Rihoko et Kajsa aux côtés de Gabriel. Tu jettes un rapide regard par dessus ton épaule vers Lazarus derrière vous, détournant rapidement les yeux pour ne pas croiser les siens. La sixième personne t'est inconnu.

Lorsque la sous-directrice fait les présentations, tu inclines la tête vers l'avant, ourlant un sourire doucereux. « C'est un plaisir. » Une absolue nécessité.

Puisse le fruit de vos recherches bénéficier au plus grand nombre.
Puisse être concluant, surtout.

On vous indique des vestiaires et tu te racles la gorge, pas très à l'aise à l'idée de te changer devant les autres.
Un peu en retrait, tu rentres en dernier et déboutonnes ta chemise, dos aux quatre autres garçons. Les veines un peu noirâtres sur le torse sont vite couvertes par la tenue imposée et ça fait presque du bien d'enfiler la blouse.
C'est comme un jour normal au boulot.
C'est comme un jour... normal.

Les doigts tremblent sous l'eau lorsque tu te laves les mains. Tu ne sais pas si c'est le nombre de personnes dans la pièce mais t'as une soudaine poussée de fièvre.
Trop chaud, trop chaud, trop chaud.

Interrompu par le prochain qui te succède pour les gestes sanitaires.

— « Hm. Désolé, voilà la place. »

Tu avais suivi tous le monde, sans trop te poser de questions - sans en chercher nécessairement. Gabriel était fidèle à lui-même, aussi pressé qu'expéditif et Lazarus ne manquait pas une seule seconde de rappeler qu'il avait le pouvoir de fouiner là où il devrait justement éviter.

La belle Rihoko explique à mesure que vous vous enfoncez plus profondément dans les entrailles du laboratoire, que ce vaccin pourrait mettre fin à la guerre contre le virus.
C'est que tu y comptes bien, t'en débarrasser une bonne fois pour toutes.

Les volontaires approchent, prêt à se faire administrer la dose de la dernière chance et tu les observes longuement sans rien dire. De la chair à canon, rien de plus. Des cobayes qui pourront peut-être devenir les plus chanceux de ces derniers mois.

Tes pupilles se dilatent à la vue de la seringue et tu te racles la gorge, désireux à l'idée d'en dérober une avant la fin de l'expérience.
C'est sans mépris que tu les jauges (et nulle ne les juge) ces enfants sacrifiés car tu l'aurais fait volontiers.

— « En combien de temps cette version du serum agit ? »

Résumé : Eliott suit sagement le groupe et demande en combien de temps le serum agit, il fixe le serum avec l'envie d'en voler une seringue.