Pas de fleurs ou de fraises pour Rory effectivement oh non. Que des crosses. Il pleut des coups et il pleut si fort que les côtes déjà préalablement abimées du trafiquant se fêlent, se brisent. Il ne sait pas. Recroquevillé pour se protéger du mieux qu'il le peut, la douleur le fait grincer des dents alors qu'il sent son corps éclater de l'intérieur.
Toutefois pas un cri ne sort de sa bouche. Pas un. Tristement, Rory est habitué. Et Beatriz hurle déjà assez fort pour lui.
Lui préfère la violence physique, tangible, prévisible d'un talon dans son articulation plutôt qu'on vienne lui retourner le cerveau. Alors même s'il sent tout ses nerfs hurler, Rory ne fait pas un bruit. Le silence c'est la seule chose qu'il peut encore garder face à cette gamine plus forte que lui.

Pour tous les autres, le combat s'arrête. Pour Rory ça continue. Ça lance, ça pique, ça fuse : il a du mal à respirer. La victoire ne lui apporte même pas la satisfaction d'avoir le goût du sang. Ses sens sont trop à vifs pour sentir quoi que ce soit d'autre que son mal.
Il n'aime pas devoir s'appuyer sur Beatriz, mais il n'a pas le choix, il doit passer un bras autour du cou de sa partenaire et la laisser le soulever pour pouvoir se remettre sur ses deux pieds.

▬ Bordel de merde. Est son seul commentaire. Non il est sûr, il a une ou plusieurs côtes de brisées. Peut-être un organe de perforé. Ne devrait-il pas s'évanouir ? Ah si seulement. Il est tant habitué à avoir mal maintenant qu'il sait que son corps encaissera. Encore et encore.

Se tenant avec difficulté le torse avec son bras libre, il crache un mollard ensanglanté dans le sable et toise le Maître des Rêves avec un regard vide.
Difficile de se sentir victorieux dans un si piètre état.

Elle n'ira pas commenter l'absurdité de l'arbitre, parce que visiblement, l'arbitre est plus corrompu que la corruption elle-même. Et si le maître des rêves la terrifie, sonne plus maître des cauchemars qu'autre chose, elle ne peut s'empêcher de soupirer de soulagement quand tout ça s'arrête. N'a pas eu le temps d'être égorgée ou étripée, estime que c'est un bon point. Ceci dit, elle pense avoir compris qu'avec ce fou, on ne peut jamais savoir à quoi s'attendre. Elle se tient sur ses gardes, Amaryllis/Jacinthe. Manquerait plus qu'on reparte comme en quarante.

— Comme un psychopathe... Peut-être parce qu'il en est un, non ?

Elle n'a pas pu retenir la remarque, mais les fous ne s'offusquent jamais de l'être. Elle se relève maladroitement, se permet de se mettre au centre de l'arène, aussi neutre que possible. Se demande bien pourquoi diable, on lui demande son avis si c'est pour la jeter au milieu des hostilités ensuite. Voudrait bien trouver quelque chose d'inspirant et d'inspirer à dire. Ne trouve rien. Alors dans un haussement d'épaules elle demande seulement.

— On pourrait arrêter ce cirque, comme dit la demoiselle. On pourrait arrêter ce cirque et peut-être avoir de vraies réponses à nos questions.

Et pas de baston, s'il vous plaît. Du moins aucune où l'on se retrouve en plein milieu.

Résumer :
- Tentative de paix n°3, la persévérance ça va bien finir par devenir une qualité

amaryllis et des gens
petit mot doux

Un palace rien que pour lui... Oh ça n'atténue pas la douleur mais l'image a au moins le mérite de lui arracher un sourire sanguinolent. Partager avec Beatriz ? Aha, on voit que le Maître des Rêves ne les connait pas. Ce sera sans doute à qui des deux changera la serrure en premier mais pourquoi pas ? Mais d'abord, se dire que ce palais n'existe sûrement pas. Tant qu'il n'a pas l'acte de vente, la paire de clefs et son nom sur la boîte aux lettres, Rory n'y croit pas vraiment. Et il n'est pas en état de l'atteindre tout seul.

Le norvégien, comme un animal blessé, pousse un grondement quand l'homme masqué s'avance pour le toucher. Sauf que miracle, zou plus de bobo, la respiration se ralentit, les nerfs s'apaisent. Où est le mal ? Lâchant Beatriz, il tâte ses côtes et s'étonne de ne rien ressentir d'autre que la pression de ses doigts sur sa peau. Le voilà remis sur pied, comme neuf le Rory. Ça valait le coup finalement !
Tout fier et tout triomphant, bien droit sur ses deux bottes, il sourit et regarde la tigresse faire mine de s'éclipser. Il serait presque prêt pour un round 2 tiens (comme quoi il n'a rien appris).

▬ Pourquoi les attendre ? Ça fait bien au moins trois fois que vous leur demandez et trois fois qu'ils vous envoient balader. Allons-y.

C'est vrai ça parce que plus y'a de volontaires, moins y'a de place dans le palais. Ou quelque chose du style.

▬ Bea, je dis prem's sur la plus grande chambre. Ajoute-t-il à l'attention de sa camarade en croisant les bras avec son air refrogné. Difficile de savoir s'il plaisante ou pas.  

Elle considère la question, sérieusement. Le désert ne nous avait rien apporté, hormis de la saleté, du sable, des agressions aussi. Tous ces gens qui semblent nous reconnaître, poser sur nous une identité qui n'est pas la nôtre. On n'a pas la force d'en finir alors on aspire à la retraite, la paix. Le désert ne nous l'avait pas permis, pas assez importante, pas assez efficace. On pense à Elliot, nous on n'avait pas eu la chance d'avoir été trouvée par les autres cités. Toi, tu es fou, mais tu offres peut-être ce qu'on recherche depuis le début. La question est : est-ce sans condition.

— Est-ce que j'aurai mon propre toit, le droit d'aller et venir comme je le souhaite et surtout la paix ?

Une lueur de défis dans le regard.

— Si tu peux me garantir ces trois choses, alors oui, je viens.

Résumer :
- Ama se dit why not si on lui trouve un toit, la paix, la liberté et possiblement le sens de la vie

amaryllis et des gens
petit mot doux