Quelle drôle d’idée, un dôme. T’observes la construction célestienne avec une dose de confusion et un surplus de mépris. Voulaient-ils s’isoler des autres à ce point là ? Tu craches au sol, la tempête tambourinant en toi. C’est rien de mieux qu’une prison pour ceux qui sont à l’intérieur, parce qu’en plus, si t’as bien compris, ils ne peuvent même pas sortir sans avoir une autorisation du pays. T’avais plus de liberté que ça en prison, faut pas déconner. Ça te rappelle que t’es bien à la Baie des Songes, même si c’est pas très bien vu ailleurs.
Mais bon. T’es pas à l’orée de ce dôme pour le bonheur de juger. Non, si tu avais voulu faire ça, tu te serais contentée des belles plages des Mers du Sud plutôt que de te les geler dans une contrée de neige. T’as jamais vraiment eu à vivre dans le froid, tu penses pas commencer de sitôt. Pays de merde. Tu souffles un bon coup.

C’est pas le moment de t’énerver.
(Trop tard)
T’as pas fini ton travail.
Parce que c’est mort de rentrer par la porte principale. Le contrôle est trop serré et même si t’as compris qu’il y avait un pouvoir qui permettait de brouiller la technologie (peut-être quelque chose d’intéressant à te procurer), tu doutes que ce soit suffisant pour passer au travers des mesures de sécurité. Donc à défaut de pouvoir passer par l’entrée - sauf à utiliser une mule pour faire entrer de la marchandise - il faut que tu trouves une autre faiblesse dans le dôme. Ça semble plutôt mal partie. Tu risques bien plus de choper une engelure pour l’instant.

Surtout vu la voix qui s’élève un peu plus loin. Tu te tends légèrement avant de dévisager l’inconnu. La police ? On aurait pu croire que t’aurais appris à t’en tenir loin. T’hausses les épaules, feignant une nonchalance qui ne sera jamais la tienne. « Je cherchais les toilettes, mais faut croire qu’il y a nulle part où pisser dans ce pays de merde. » Est-ce que c’est crédible ? Non, mais en même temps, il n’y a aucune réponse que tu aurais pu donner qui aurait été moindrement convaincante. Alors tu continues sur ta lancée, ne serait-ce que pour provoquer un peu. Faut croire que t’as pas épuisé toute ta rancoeur envers les policiers. « Mais si tu te tournes, ça devrait faire l’affaire ce dôme. » C’est bien tout ce que cette construction mériterait à tes yeux, mais bon. T’as pas envie de geler encore plus donc franchement, tu bougeras pas d’un poil, sauf peut-être pour l’attaquer s’il se tourne vraiment.  

Est-ce que tu penses qu’il te croit ne serait-ce que pour un instant ? Non. Est-ce que tu t’en préoccupes vraiment ? Non plus. Si tu as encore le regard posé sur lui c’est juste pour éviter de te faire prendre de court s’il décidait d’attaquer, sinon il ne t’intéresse pas vraiment. Ça ne t’empêche certainement pas de rouler les yeux lorsqu’il rebondit sur ton excuse de qualité, lançant une pique qui ne s’applique pas du tout à toi. « Parce que t’appelles ça un buisson ? » Bon, il faut l’admettre, t’es un peu de mauvaise foi quand ça concerne les supposés pays, alors t’aurais été prête à critiquer presque n’importe quoi, mais franchement il aurait pu faire mieux que le buisson. Non pas que tu comptes vraiment te soulager, t’as pas autant de dévouement, surtout pas devant un bouffon.

Un bouffon qui a un don utile cela dit. Tu relèves la tête dans sa direction, tout de suite plus intéressée. Est-ce que tu peux le forcer à utiliser son don ? Peut-être, il y a toujours une façon de convaincre les gens (par la force). Est-ce que ça suffirait à te faire passer ? C’est plus douteux, tout dépend de comment il maitrise ses capacités. T’as bien compris que c’était le nerfs de la guerre dans ce bas monde. « Tu sais, si tout ce que tu veux c’est te faire passer dedans, ça s’arrange. » On pourrait presque penser que c’est une tentative de flirt de mauvaise qualité si ce n’était du ton largement agressif de ta voix. T’es pas là pour être sympa après tout. Encore moins lorsqu’il reprend un air suffisant - le genre qui donne envie de l’éclater contre le putain de dôme de cette ville de merde.
Toi des problèmes de gestion de la colère ?
Jamais.
Après tout n’es-tu pas en train de te retenir d’essayer de lui coller une droite. Non, tu te contente de le dévisager très ouvertement. « T’es sur de comprendre comment une femme ça fonctionne ? » Parce que bon, te tenir les cheveux, c’est pas tellement nécessaire pour ce que tu as supposément besoin de faire. « Mais bon je comprends que c’est un concept difficile à comprendre pour quelqu’un comme toi. » Un jugement gratuit alors que tu t’approches d’un pas. T’as toujours été d’avis que tous les problèmes se règlent par une bonne droite quand l’occasion se présente (ou une quinzaine de coups de couteau).

Pour rendre service, vraiment ? Tu ne te gênes pas pour arquer un sourcils et le dévisager. Tu doutes qu’il soit vraiment du genre à vouloir aider les autres. Mais bon, peut-être qu’il a pas tord, pas complètement. T’as pas vraiment l’habitude qu’on te tende la main sans raison et cette fois ne fait certainement pas exception à cette règle. Il faut dire qu’attendre que les gens aident est souvent une grande perte de temps. La bonté de coeur est une denrée rare dans ce monde et ce serait très certainement inutile dans la présente situation. T’es même pas certaine que t’accepterais vraiment qu’il t’aide, sauf si c’est pour te donner plus de raison de le taper - ce qui est bien partie avouons-le. « J’ai l’air de faire la charité pour des cas perdus ? » On ne peut pas dire que tu manques d’honnêteté alors que tu croises les bras, signe totale de fermeture. Avec une pointe d’agressivité dans le voix en plus, tu caches vraiment pas ton jeu.

Mais au fond, peu importe à quel point tu peux lancer des petits commentaires sans sa direction, ça ne changerait rien au fait que t’es coincée avec lui. Tu doutes qu’il te laisse continuer tes recherches en toute tranquillité. « Bizarrement j’ai pas l’impression que tu serais un très bon guide touristique. » Comme si, c’est vraiment pour le tourisme que tu fais le tour d’un dôme pourri à la recherche d’une deuxième entrée. Au moins c’est plus crédible que de dire que tu cherches des toilettes. « Parce que bon, t’es pas capable de reconnaitre un buisson, tu veux pas laisser les gente dames se soulager tout de seule… c’est à se demander pourquoi ton patron t’a envoyé te les geler ici. » Enfin, t’en sais rien à vrai dire. Peut-être que c’est une zone plus risquée qu’elle ne devrait l’être aux yeux du Mont Celestia. Tu t’en fiches un peu à vrai dire. « Tu peux aller te chercher un autre donut, je ne bougerai pas, promis. » Enfin, ce n’est pas comme si tu comptais tenir ta promesse. Tu veux juste savoir s’il est pigeon à ce point.

Franchement, tu pourrais quasiment croire qu’il mène une service de garde plus qu’il est un représentant de l’ordre. De toute façon, un incompétent dans un domaine ressemble à un celui d’un autre domaine, tu vas pas t’étendre là-dessus. À la place, tu contentes de le dévisager un peu plus. Dommage que ton regard ne peut pas tuer, t’aurais été débarrassée de ce bouffon plus rapidement. « Tant de générosité. » Mais bon, très peu pour toi l’idée de retourner en prison de sitôt. « Mais aux dernières nouvelles, explorer les alentours ce n’est pas un crime. » Pas que la police ait toujours besoin d’un crime pour faire les idiots. De ce que t’as compris, les Mirages n’ont pas vraiment la cote, donc peut-être que ça lui suffit pour sortir les gros bras.

Ou la stupidité.
Tu te tends à son commentaire, ton poing ne demandant qu’à venir s’écraser sur son visage. Le problème ? C’est que si tu peux te défendre de juste te promener dans la toundra, tu doutes que t’en prendre à un officier soit très toléré. Ça n’empêche certainement pas la colère de bouillir en toi. Elle tempête un peu plus et ça s’entend dans ta voix. « Takes one to know one I’d say. » Est-ce que tu peux lui foutre une droite maintenant ? C’est certainement tentant. T’as besoin d’un contact direct pour faire fonctionner ton don, mais la température limite ce genre de contact. Ce n’est pas comme si laisser beaucoup de peau à l’air libre est une idée fabuleuse. Et tu n’es pas naïve au point de penser que tu peux l’affronter sans l’avantage de ton don.

Alors que faire ? Difficile de garder la tête froide - même avec cette température de merde - quand ta colère gronde autant. Tu fais la seule chose qui te vient en tête. « Maintenant que c'est déterminé, tu peux aller te faire foutre. » Et tu te recules juste assez pour pouvoir cracher à ses pieds. C’est déjà mieux que de l’attaquer directement non ?  

Tu ne crois absolument pas le fait qu’on l’appellerait le bénévolant de l’autre côté du dôme - ou même rien de particulièrement positif le concernant te semblerait crédible. Tu ne te gênes certainement pas pour le faire savoir en roulant exagérément des yeux. « T’es pas vraiment mon genre, désolée. » Un désolé des moins sincères alors que tu continues de le dévisager ouvertement. Même dans d’autres circonstances, dans un autre univers où il ne serait pas un flic, tu doutes que t’aurais cherché sa compagnie, sauf peut-être pour lui mettre ton poing en pleine gueule. Mais bon, autant dire que tu ne peux pas non plus trop t’opposer à sa présence, parce que ce serait encore plus louche.

Ça ne t’empêche certainement pas d’être agressive, hostile. Ça c’est dans ta nature, ça a rien à voir avec ce que tu avais prévu de faire dans cette sortie. Au moins tu te retiens de le frapper, c’est déjà très bien. « Non, t’es plutôt une poire. » Franchement, t’aurais dit qu’il est une merde plutôt qu’un quelconque fruit. Mais bon, il faut faire des concessions parfois.

Ou parfois il faut gagner du temps pour faire quelque chose de plus plaisant, comme lui cracher aux pieds. Peut-être que t’aurais du viser son visage, ça l’aurait plus déranger. Parce que sa réaction t’énerve, comme s’il ne te prenait pas au sérieux. Tu pourrais l’invectiver davantage, le provoquer à ton tour, mais tu n’en as pas l’occasion.
Toute bonne chose a une fin après tout. Tu sais pas trop pourquoi il dit ça, mais ça ne t’empêche pas de gronder. « Dans tes rêves… » Pas le temps de terminer la nouvelle insulte, qu’il vient t’interrompre entre dans ta bulle… et te fait oublier ? Tu ne saurais vraiment le dire au fond, t’es juste confuse pendant un moment.

Jusqu’à ce qu’il te donne une direction à prendre. Et tu n’aurais peut-être pas eu besoin de te faire persuader considérant que tu n’arrivais pas exactement à te rappeler ce que tu avais pu accomplir ici. Bon ça te rend pas plus docile pour autant alors que tu le dévisages. « Mêle toi de tes affaires. » Pas que tu saches c’est qui mais bon, il ne te donne pas une bonne impression. Ce qui ne t’empêche pas de suivre son conseil, un peu malgré toi, ce sera une surprise pour plus tard.