SECRETS ET MANIGANCES

Etrange, les deux femmes étaient proches et pourtant elles ne s'étaient pas reconnues plus tôt, peut être par manque de temps puisqu'Eléonore disait être arrivée il y a peu, malgré cela, la plupart des invités venaient acompagnés, jamais seuls et les masques des invités laissaient en général entrevoir les visages, cette soirée n'avait de bal masqué que le nom.

Approchant des deux hommes dans une démarche assurée, elle s'adressa aussitôt à ces derniers.
Le respect de l'étiquette.
Elle semblait être intéressée uniquement par Rodrigo et elle ne daigna jeter un regard sur Diavolo qu'un court instant, elle était soi beaucoup trop arrogante pour ignorer de la sorte le gérant de l'île aux délices, soi stupide.
Ou bien elle ne l'avait pas reconnu, mais cela était peu probable.

—« Plaisir partagé Mary, il y a longtemps que nous ne nous étions plus vus. Trois mois ? Plus ?» Diavolo examina la femme de haut en bas. « Je remarque que votre résistance à l'alcool et toujours le même depuis votre dernière visite ! Vous vous souvenez du misérable état dans lequel vous étiez ? Mes domestiques n'arrêtaient pas de pester à cause de tout l'alcool que vous aviez ''rejetée'', c'était à mourir de rire !» Diavolo pouffa de rire, un rire forcé.

Cette fameuse soirée qu'il évoqué n'avait jamais existée, il voulait juste découvrir qui était la femme. Si elle était infiltrée ici, les chances que sa compagne soit elle aussi une espionne était forte. Rodrigo, lui, n'avait pas l'air de se poser de questions, quand il était en compagnie féminine, il perdait toute concentration qu'il eut accumulée et c'était un avantage pour l'homme d'affaires qui ne compter en aucun cas révéler une quelconque information à cet ''ami''. Il se servirait des espions comme boucs émissaires pour le vol des documents sensibles de Rodrigo. 
Diavolo allait cambrioler son allié. Mephisto était sans doute déjà à l'œuvre, mais il ne pouvait en être certain.

SECRETS ET MANIGANCES

Elle se demandait si Rodrigo parlait toujours ainsi à la gente féminine, ou s'il ne s'agissait que d'une simple impression. Il est clair qu'il se sent puissant et ne semble aucunement connaître le danger - comme s'il évinçait la source du mal, avant même qu'elle ne se montre -.
Des temps difficiles ? Oh oui, c'est vrai. La véritable Mary avait quelques soucis apparemment au niveau relationnel avec ce qui lui servait d'époux. Du moins, c'étaient là les paroles de Chris lorsque vous aviez fait le briefing. Comment avait-elle pu oublier cet élément important. Quelle véritable tête de linotte. Mine contrit, petit sourire au coin des lèvres, alors qu'elle se permet de dire d'une voix qui se veut à la fois reconnaissante et quelque peu dépité.

"Je vous remercie pour votre sollicitude."

Les questions de Diavolo fusent alors, intriguant grandement Amelia qui darda sur lui, un regard perdu. Est-ce que ces paroles étaient véridiques ? La rouquine avait bien oublié l'information cruciale de tout à l'heure. Une de plus ou de moins, cela n'aurait été guère étonnant. Amelia préfère néanmoins jouer la carte de la réserve.

"Hum, je dois vous avouer que ne me souviens pas vraiment de vous avoir vu auparavant."

Cela pouvait dire plusieurs choses. Que Mary avait été trop saoul à ce moment-là, pour se souvenir de quoi que ce soit. Ou alors, qu'il s'agit ici de sa première rencontre avec le blondinet. En espérant que cette tirade passe crème.

Hein ? Quoi ? Ne peut-elle simplement penser à l'égard de Rodrigo, tandis que son regard se pose plus intensément sur Diavolo. Elle ne comprend pas, elle avec lui ?! Cela était bien la pire idée du monde. Pourtant, sans s'en rendre compte, monsieur commence à l'intriguer de plus en plus - dans le bon sens du terme -. Heureusement pour Amelia qu'un garde vient à leur rencontre. Ou du moins pour leur objectif, à savoir l'homme à la peau basanée. Tout comme sa comparse, elle laisse son visage exprimer la surprise. Regardant les deux hommes s'éloigner, elle ne peut s'empêcher de laisser échapper à voix basse.

Vous nous quittez donc, quel dommage."

Secrets et manigances

Fronçant les sourcils a la réponse de la jeune femme, qui pouvait ne pas se souvenir d'une réception organisée par lui, l'un des plus grands hommes du pays. Son ego en prit un sacré coup, simplement vexé ou bien compétemment outré, même lui ne le savait pas. Elle devait tout de même être sacrément alcoolisée pour ne pas s'en souvenir, enfin, Diavolo ne s'attarda pas sur le sujet, il ne trouva pas ça très suspect vu l'état de la femme après quelques verres de champagne, son hypothèse était plus que probable, elle tenait mal l'alcool, pas de quoi s'inquiéter ce n'était pas rare.


Une réponse qui lui déplaît.
Elle ne le connaissait pas? C'était tout bonnement impossible pour une personne vivant dans les Villas, c'était comme un célestien qui ne connaissait pas Tatsuya, inimaginable. Il en était sûr maintenant. Les deux femmes n'étaient pas des Caeriennes, encore moins des bourgeoises des Villas, il en était convaincu, celle qui se faisait appelée Mary s'était trahie, c'était encore à prouver mais si «Éléonore» l'avait reconnue, elle était aussi une infiltrée. Un léger sourire sur le doux visage de Diavolo. Mephisto avait encore une fois raison, il ne lui dirait jamais en face mais il lui était indispensable.


Il lui prit l'envie de questionner toujours plus Mary, dans le seul but de lui faire comprendre qu'il savait.
Mauvais timing. Rodrigo avait choisi ce moment précis pour faire des siennes, il avait déjà expérimenté son pouvoir et connaissait ses effets. Il se sentait étrangement attiré par l'impostrice, incapable de la mettre dans l'embarras, il songeait même à coopérer avec elle dans sa recherche des documents, si telle était sa quête.
Regard noir vers Rodrigo. Ce dernier lui lança un sourire moqueur et il s'apprêtait à prendre la parole mais fut dérangé par un de ses hommes, vu la mine de Rodrigo la nouvelle était mauvaise. Il prit Diavolo par l'épaule, il voulait que son ami s'occupe d'un problème au sous-sol, en rapport avec son fameux souterrain.


— «Je vais m'en occuper, seulement si vous promettez de ne plus faire l'utilisation de votre dérangeant pouvoir sur moi... Je veux trois hommes et de quoi me défendre, je reviendrais une fois le problème réglé.» Se tournant vers les deux femmes. «Je vous laisse en charmante compagnie! Je reviendrais sous peu soyez-en sûres mesdames, un simple problème de nuisibles...»


Le timing était parfait. Diavolo partait en direction du bureau de Rodrigo, la première phase du plan était accomplie. Son démon, s'il faisait bien partie de cette mission, ne devait pas être seul, il ne savait pas se battre et s'il avait été repéré, il aurait était capturé sans aucun souci.

SECRETS ET MANIGANCES

Elle voyait partir l'homme à la tignasse blonde avec une pointe de tristesse dans le cœur. Bien qu'en temps normal, cet être ne l'aurait aucunement intéressé. Quoique, peut-être pour ses richesses et encore. À présent, vous étiez seules avec Rodrigo. Personne qui n'hésite pas à les prendre par la taille, sans même demander leur avis. Autant la danseuse aime bien le côté tactile de quelqu'un. Autant pour le coup, il ne faut pas abuser non plus. Tout ça part que MONSIEUR est riche et puissant. Bref, il s'agit du monde réel.
Amelia réprime un frisson remontant le long de sa colonne vertébrale, signe qu'elle n'est plus aussi à l'aise qu'avant. Cependant, Mary doit être une habituée de ce genre de situation. Alors, elle fait comme sa comparse à savoir, sourire.

Il pose des questions, beaucoup trop au goût de la rouquine. Pourquoi cherche-t-il à connaître la rencontre entre Eléonore et Mary ? Ne l'a connaît-il pas d'ailleurs, lui qui semble "très" proche d'elles ? Plus elle réfléchit et plus Amelia se demandant si au final, il ne cherche pas juste à les tester. Sachant pertinemment qu'elles ne sont pas les femmes qu'elles prétendent être. Elle ne sait que répondre et laisse volontiers Juliet prendre la parole. Au d'elle, elle est heureuse de ne pas avoir à ouvrir la bouche, ne sachant que répondre à cet homme.

"Votre sollicitude me touche personnellement. Pourtant, Éléonore a bien raison, porter un toast en votre honneur n'est même plus digne de vos actions. Vous vous souciez de nous, mais nous ne savons plus quoi faire pour vous remercier.