La Perdition au gouffre abyssal ; le monde aux bords de la chute. Autour de toi, il y a cet empressement, tes pas qui foulent la terre d’une vitesse qui n’est pas la tienne. Ta main est dans celle d’Altagracia, mais tu ne sens rien si ce n’est la pression qu’elle s’exerce sur tout ton corps en t’emmenant vers l’avant. 
Panique.

Tes jambes vont à toute allure et bientôt le monde de désarroi ; l’enfer éternel semble déjà avoir disparu. Les vallées de sang ne laissent déjà plus leur place qu’à la plage et la mer. Doucement, la sensation de tes mains semble te revenir, dans un fourmillement, comme si tu t’étais endormi dessus et avais bloqué le sang.

Les remarques de Cassandra ne paraissent cohérente d’une certaine façon. Mais de quelle manière la Vallée aurait-elle pu être maudite ? Imaginer ton pays baigné dans une lumière solaire te paraît presque impossible, improbable ; inimaginable. Comment l’imaginer dans un ciel d’une clarté éblouissante ? Qui aurait pu maudire tout un pays ? Tout te paraît bien trop fou pour le moment ; tout te paraît encore trop dangereux pour que vous puissiez réellement penser à tout cela.

Déjà devant vous se trouvent deux embarcations, chacune représentant une perdition différente. Et si les autres se mettent d’accord pour choisir la perdition de l’âme, tu penses que celle du corps aurait été plus judicieuse. Mieux vaut y perdre un corps qu’une âme n’est-ce pas ? Tu suis tout de même docilement le groupe.

— j’ai peur que perdition ne fasse que se jouer de nous. c’est comme si la région était vivante, animée, et tentait de nous chasser.

A bord du bateau, tu laisses ton regard traîner vers le lointain, vers l’île qui se dessine à l’horizon. Elle te semble si loin, et à mesure que vous avancez, c’est comme si elle s’éloignait de vous ; inatteignable. Le ronronnement des vagues, la houle qui vous entraîne vous berce et tes yeux semblent s’alourdir tout comme la présence d’eau t’apaise, te calme et te détend. Tu aurais presque envie de t’allonger et de t’endormir.

— hn … ce n’est pas normal.

Autour de vous, la mer commence à s’agiter, le ciel à s’assombrir et très vite, une tempête s’abat sur vous, emportant le bateau dans une danse infernale. La fatigue te prend, mais tu te forces à rester éveillé, vous ne devez surtout pas vous endormir ; pas maintenant. Un regard vers tes camarades qui s’endorment eux aussi ; un autre vers les profondeurs de la mer qui laissent apparaître une ombre menaçante. Tous tes sens alors en alerte, tu te diriges vers les deux personnes les plus proches de toi, Jun et Altagracia, tout en essayant de ne pas passer par-dessus bord sous l’agitation de la mer. Leurs yeux somnolents ne te rassurent pas et dans un élan de lucidité, tu leur assènes une gifle violente pour les sortir de leur torpeur, en espérant que cela sera assez.

— debout ! tu cries par dessus le bruit de la tempête.

Et, l’instant d’après, tu actives tes pouvoirs pour tenter de contrôler l’eau qui entoure le bateau et la stabiliser pour éviter que l’un de vous ne finisse à la mer. La mer est cependant tellement agitée que tu as l’impression de t’épuiser très rapidement ; tu ne peux pas continuer comme cela, alors pour le moment tu te contentes de seulement empêcher l’eau de rentrer dans le bateau ou d’en emporter l’un de vous.

RÉSUMÉ ▵
— Meish suit les autres sur le bateau
— Alors que la tempête est là et que tout le monde s’endort peu à peu, il sent que quelque chose ne va pas et gifle violemment Jun et Alta pour les réveiller
— Il utilise ses pouvoirs d’abord pour tenter de stabiliser le bateau mais n’y arrive pas car la mer est trop agitée
— Finalement il décide d’empêcher l’eau de rentrer dans le bateau, de le retourner et/ou d’emporter l’un d’eux.