Pris d’insomnie, ce ne fût qu’aux petites heures du matin que Pavel se vu enfin octroyé l’accès au monde des rêves. À sa défense, il avait essayé : se retourner à droite, à gauche, puis sur le dos… hélas, aucune position n’était suffisamment confortable, et puis, lorsqu’il pensait l’être, il fermait les yeux. Toutefois, aussitôt son esprit se faisait assaillir par les événements de la journée. Même si la mission était couronnée de succès, leur petit groupuscule avait essuyé quelques coups, notamment, Cybèle qui brillait par son absence. Heureusement, Raziel lui avait confirmé être sur le chemin du retour vers Caer Rhid. Cependant, en relissant la suite de textos, il avait remarqué une phrase que le jeune garçon avait écrite. ‘Qu’est-ce qu’il accepte, au juste?’ s’était demandé Pavel, remarquant que le gamin lui avait mis un vent magistral. Il avait choisi, par respect, de ne pas pousser la chose. Quant au quatrième membre, il ne savait pas ce qu’il en était advenu.

Puis, il avait reconnu Lexie, sur la bande vidéo et il s’inscrit une note mentale de la contacter.

Bien que le sommeil manquât à l’appel, Pavel était quand même soulagé d’être dans son propre lit et non une cellule. La marche jusqu’à la sortie principale -une expérience qu’il ne voudrait pas revivre de sitôt- avait déplété ses maigres réserves de sang-froid. Une fois arrivé à l’appartement, il avait soigneusement activité le système de sécurité en plus d’y mettre le verrou. Et à son grand damne, même une longue douche chaude n’avait pas réussi à calmer ses nerfs en défervescence. Il sursauta lorsque la sonnerie pourtant familière de son holokit retentit. Persuadé et élaborant déjà mille et un scénarios dont les fins résultaient en drame, il avait ouvert le message d’un œil. Puis, réalisant qu’il retenait son souffle, il se permit de respirer à nouveau lorsqu’il vit qu’il ne s’agissait que de Moira.

Eh, Moira?

Tout sourire, elle lui annonçait être devenue sa super-fan. Ça, et qu’elle s’était permise de poster leur photo -d’un cringe sans pareil- sur tous les médias sociaux. Pavel respira une fois, puis deux avant de fermer son holokit et de le balancer sur le canapé du salon.

En somme, il avait passé la nuit à réfléchir.
Et vint le matin. Ce ne fut pas sous la douceur mélodieuse des gazouillis qui l’extirpa de son sommeille fragile, mais les bruits distants du téléphone coincé sur la fonction snooze, jumelé au tambourinement de la porte d’entrée.

Mais qui?
Mais non.

Ça lui revient, et se levant d’un bond, il attrapa la première paire de jogging qu’il enfila à la hâte avant de se diriger au salon pour faire taire son holokit, puis vers la porte d’entrée qu’il ouvrit en un coup sec. Pas la peine de vérifier qui s’était; il savait.

« Erina!  » Il s’exclama, mais sa voix du matin trahissait clairement le fait qu’il venait d’être tiré du lit. Ça, et ses cheveux éméchés et les sacs sous ses yeux; davantage définie. La main reposant à son côté se leva lentement pour se poser sur le haut du crâne de sa cousine; lui ébouriffant légèrement. Malgré son air de cadavre ambulant, il était content de la voir et si ce n’était pas de l’embarrassement ressentie, il l’aurait pris dans ses bras. Il ne saurait dire pourquoi, mais elle avait un air étrange, comme si la fatigue l’avait rattrapé. Et Erina, pas qu’elle était invincible -loin de là, mais elle débordait toujours d’énergie.

« Entre,  » dit-il, lui tenant la porte et la refermant lorsqu’elle l’eut franchie. « Je suis désolé, mon réveil n’a pas sonné en temps… mais que dirais-tu qu’on fasse des pancakes? Et puis, si tu ne peux pas attendre, tu peux te servir dans la penderie.  »

Pavel se dirigea dans la cuisine, sortie un bol de l’armoire, puis la farine avant de se tourner vers sa cousine pour l’assaillir de questions.

« Comment vas-tu? As-tu fait un bon voyage? Es-tu arrivée à Polaris depuis longtemps? »

C’est justement parce qu’elle lui disait de ne pas s’inquiéter qu’il s’inquiétait. Certes, Erina lui avait dit qu’elle avait fait bon voyage, mais aussi, elle avait mentionné être arrivée avant-hier. Un bref calcul mental indiquait que cela faisait déjà deux nuits qu’elle passait dans la Capitale. Deux nuits qu’elle logeait où, en fait ? Il connaissait très bien la relation que sa cousine avait avec l’argent, et si elle l’avait désiré, il l’aurait hébergé volontiers. Même qu’il aurait préféré cette option, mais se garda bien de le mentionner, ne voulant pas ruiner leur réunion.

Pavel se contenta de sourire, roulant des yeux lorsqu’elle lui annonça que la préparation se ferait sans elle. Il n’était pas vexé, au contraire, c’était très Erina de sa part, et… mine de rien, c’en était rassurant. Puis, pas besoin d’user de séduction quand son cousin se pliait volontiers à ses caprices. D’un part parce que c’était sa seule famille, d’une autre parce que la jeune femme ne l’avait pas eu facile sur terre (et connaissant son caractère, probablement pas sur Althéa non plus), et finalement, parce qu’elle méritait de connaître la facilité.

Il était en train de casser des œufs lorsqu’il l’entendit soupirer et avant qu’il ne puisse l’embêter avec un ‘tu es certaine que ça va ?’, elle l’en empêcha, lui demandant plutôt comment ça allait.

« Ah, ça… tu vas rire, mais c’est moi. » À son ton, il était facile de deviner que non seulement ça ne lui plaisait pas, mais ça le préoccupait. « C’est une longue histoire. » Il n’avait pas envie de lui avouer qu’il avait participé activement à des actes illégaux ; ça ne donnerait pas le bon exemple. Pavel se dirigea vers le réfrigérateur. Le carton de lait qu’il en sortie tomba sur le sol (se déversant sur le plancher par la même occasion) lorsqu’Erina manqua lui faire frôler la crise cardiaque.

« QUOI !? » Il chercha sa cousine du regard, mais se frappa au dossier du canapé. Constatant le flagrant échec, il se pencha plutôt pour arrêter l’hémorragie de lait. Déposant le carton sur le comptoir, il ramassa une lingette qui traînait et commença à essuyer le dégât. « Tu… tu as quelqu’un en vue ? Je… je… j’étais pas au courant !? »

Un mélange de panique, mais aussi de tristesse, comme s’il était vexé, en fait, qu’elle ne lui ait rien dit sur un potentiel amoureux. Certes, il n’était pas sa mère et Erina était majeure et faisait ce qu’elle veut, mais… Il se releva, jetant la lingette dans le lavabo, puis transvidant ce qui restait du lait dans la mixture de pancake.

« Enfin… je veux dire… je serais content pour toi ? Après tout, ce n’est pas si étonnant ; tu es charmante, intelligente… » Est-ce qu’il était ému ? Oui. Parce qu’Erina était une jeune femme formidable à ses yeux, même si elle se montrait volatile par moment. « J’espère juste qu’il va te rendre heureuse… »  

Il était content certes, mais aussi inquiet. Quel genre de fréquentation avait-elle à Caer Hrid ?

Une erreur. À bien y penser, il aurait simplement dû acquiescer, se montrer légèrement intéressé avant de laisser le sujet mourir. Mais d’un autre côté, Pavel ne pouvait se résoudre à cacher quoique ce soit à sa cousine. « Pour faire simple, » commença-t-il, la main sur la poignée du réfrigérateur. « J’ai pris une photo au mauvais moment avec la mauvaise personne. » Certes, sa synthèse restait évasive, mais en même temps, il ignorait totalement Erina. Puis, Pavel roula des yeux lors que cette même cousine insinua que sa valeur en termes d’être humain venait de monter en flèche. Heureusement, il était habitué à son manque légendaire de tact et de considération, et donc, il ne s’en trouva pas offensé.

« T’auras l’autographe seulement si tu es sage. » Puis bon, si sa célébrité pouvait l’apaiser monétairement, au moins son embarra générale aura servi à une bonne cause. Une cause douteuse. Mais une bonne cause. Et, fidèle à elle-même, elle lui largua une bombe digne d’un arrête cardiaque, par chance, la seule victime fut la peinte de lait. Un moment de panique et un dégât de ramassé plus tard, Pavel se heurta à un ‘bah quoi’. Poignardant la mixture d’une cuillère en bois, il commença à malaxer manuellement le mélanger avant de se tourner vers sa chère cousine. C’était difficile de se mettre en colère contre elle; ayant vécu tant de bouleversements et maintenant, tentant de survivre du mieux qu’elle peut. Ça, mais aussi, elle ressemblait à son père, qui… ressemblait à sa sœur et donc…

Enfin, il avait beau l’aimer, mais Pavel secoua la tête lorsqu’elle lui fit le récit de sa flamme, glissant des ‘hmhm’, des ‘ah oui’, et des ‘bien sûr’ aux moments appropriés de sa pièce de théâtre. Autant pour lui, il avait paniqué pour rien. Il déposa le bol sur le comptoir, applaudit sobrement et sortie une poêle qu’il déposa sur le four qu’il mit en marche.

« Je pense que tu dois retravailler ton imitation de banane. » En effet, l’amour n’était pas de tout repos. Lui-même peinait avec sa propre histoire… enfin, pouvait-il vraiment appeler ça une histoire? Coincé dans développement, il avait peur de progresser et d’arriver à un dénouement qui ferait probablement plus de bien que de mal. « À qui le dis-tu, » soupira-t-il avant de reprendre une octave plus haut : « mais bon, comme j’ai dit : tu es formidable, donc je suis persuadé que tu tomberas sur quelqu’un bien. »

Une noix de beurre patina sur la surface brûlante avant d’être étouffée par trois petites louches de mélange à pancake. Il les laissa gonfler, le temps d’aller mettre la table et les couverts, puis de sortir sirop et petits fruits.

« Elles seraient déjà prêtes si t’avais pas essayé de porter atteinte à ma vie… ou si… je ne sais pas, t’avais eu envie de me donner un coup de main. » C’était dit en toute légèreté, car à vrai dire, tant mieux si c’était plus long; ça lui laissait plus de temps en sa compagnie. Après tout, il avait tant de chose à lui dire (bon, en fait, pas vraiment, car ç’avait des risques de compromettre leur sécurité).

Pavel retourna les pancakes, les écrasant doucement.

« Est-ce que tu les aimes toujours avec du sirop? » Il les déposa dans l’assiette qu’il posa sur la table. « Princesse Erina est servie, par contre, il va falloir qu’elle se passe de lait; j’ai bien peur qu’il y en ait plus. »  Le polarien redéposa un peu de mixture dans la poêle et se concentra sur la cuisson de celles-ci; préférant éviter l’expression de sa cousine à la suite des mots qui suivirent : « Ça va comment à Caer? » Puis, pokant légèrement le pancake de la pointe de sa spatule, il poursuivit : « tu sais… tu seras toujours la bienvenue ici. »

Il hébergeait bien Claire, alors il pouvait -voulait- bien héberger sa cousine. L’argent et Erina… c’était comme chien et chat, eau et feu… toujours très délicat. Comme il aimerait lui dire qu’elle n’avait pas besoin de s’adonner à des manigances douteuses et qu’elle pouvait compter sur lui.

Ah, ça… il avait déjà rencontré quelqu’un de bien; d’exceptionnel même. Il n’était pas au courant de sa situation financière, mais pour être riche, elle était certainement très riche de cœur. Pavel s’étouffa avec sa salive, prenant soin de se tourner afin de ne pas asperger les pancakes. Après toutes ces années, il avait pensé être parvenu à se forger une carapace contre le franc-parler de sa chère Erina. Celle-ci venait de lui prouver que cette défense qu’il estimait pourtant impénétrable n’était pas parfaite. Puis, elle avait pris le soin de spécifier qu’elle ne jugerait pas. Il n’en croyait pas un mot.

« Mais, mais non ! Tu sais bien que mon type c’est douce et raffinée. » Dit-il sculptant dans les airs une taille sablier standard.

À son grand damne, il ne parvient pas à chasser l’indignation et l’embarra de sa voix. Toutefois, il n’en dit pas plus,  ne voulant pas attiser sa curiosité. Affairé au petit déjeuner de Mademoiselle Erina, il se contenta d’un petit ‘hm ?’ lorsqu’elle l’interpella à nouveau. De façon inattendue, la conversation fit un 360°, et Pavel figea à la mention de son oncle. Se retournant, il s’appuya contre le comptoir, gardant tout de même un œil sur le repas. Depuis leur retrouvaille à Althea, elle n’avait jamais abordé le sujet et le rouquin s’était toujours dit que lorsque le temps viendrait, il lui en parlerait. Mais, il fallait que ça vienne d’elle.

Il n’avait pas de mal à le croire ; qu’elle ne s’ennuyait pas de de lui, de son père. Après tout, si Pavel avait vécu la même situation, il aurait préféré jamais le revoir.

« Je ne l’ai pas personnellement revu. » C’était à une période où il venait de quitter le cocon familiale pour poursuivre ses études. «  Mais ma mère m’en a parlé. »

Il ne savait pas comment aborder la suite, voulant préserver les sentiments de sa cousine. Mais s’il y avait une opportunité afin de lui prouver que même s’il la couvait, il la considérait quand même comme une jeune adulte, c’était bien maintenant. Il lui racontât que ce fut par hasard que sa mère croisa son frère. Au départ, elle était surprise, ne s’attendant pas à le voir mendier. Inquiète, elle l’avait ramené à sa maison et s’était empressée de demander des nouvelles de sa femme et d’Erina. C’est là qu’il lui aurait avoué avoir pris la fuite ; les abandonnant. Évidemment, elle était en colère et a demandé à avoir leur un numéro pour les contacter, ce qu’il ne fut pas en mesure de faire, cela faisant déjà quelques mois.

« Elle l’a aidé… jusqu’à ce qu’il soit victime d’un hit and run. »

Il n’avait pas daigné se présenter aux funérailles ; amer. Déposant l’assiette sur la table, il en profita pour détendre l’atmosphère en blaguant en l’appelant princesse.

« Toujours bien, huh ? » Il était sceptique, surtout après l’article parût dans la gazette. Ses propres pancakes de prêtes, il alla prendre place en face d’elle. Pour la deuxième fois en si peu de temps, il s’étouffa à nouveau, mais avec son petit déjeuner cette fois.

« Q-QUOI ? » Aussitôt assis, aussitôt debout ; se faisant, sa main frappa contre la table dans l’élan. « Oublie à propos de moi et Celestia, il y a des choses beaucoup plus importante ici. »

Il soupira et se rassit, jugeant que la regarder de haut n’était pas la bonne méthode à adopter.

« Quand j’ai dit que tu seras toujours la bienvenue, je le pense vraiment. Tout comme je pense que si tes jobs en tout genre te forcent dans des situations pouvant te mettre en danger… » En fait, il n’avait aucune idée de l’étendu des dangers, mais l’entendre dire qu’elle ‘draguait des vieux bourgeois’ suffisait à lui causer une syncope. « Au lieu de ça, tu devrais vivre ta meilleure vie ; si tu as besoin d’argent… tu peux compter sur moi. En fait, j’aimerais que tu dépendes sur moi… » Baissant les yeux sur son assiette, il ajouta : « tu es ma seule famille ici… j’ai pas envie de te perdre une deuxième fois. »

Pavel hésita à prendre son air le plus solennel ainsi que sa voix la plus morne afin d’annoncer à sa chère cousin qu’effectivement, son cul était bel et bien du poulet. Et que c’était probablement pour cette même raison que sa flamme d’un jour l’avait jeté comme une vieille peau de banane –ses mots, mais se ravisa à la dernière seconde lorsque le sujet prit un embranchement plus austère. Se contenant de grommeler un ramassis de mots dans sa barbe, il toussota avant de commencer à raconter ce qui s’annonçait à être une délicate histoire. Et au fil des mots qui défilent, Pavel ne peut s’empêcher de croire qu’il y a un petit malaise qui s’installe. Après tout, annoncer la mort d’un parent –qu’importe la situation familiale, n’était jamais facile. Alors, Pavel fait ce qu’il fait de mieux lorsqu’il est embarrassé et malaisé : se taire et se frotter l’arrière de la nuque en attente que ça passe.

Toutefois, Erina n’est pas n’importe qui ; elle est sa cousine et depuis la chute et le deuil de sa famille laissée à la surface, il considérait la jeune femme comme une sœur, et ce, même si cette dernière insinuait qu’il avait des goûts douteux lorsqu’on parlait de la gente féminine (ah ! Pas que… enfin, il n’avait aucune problème avec ces dames aux attributs plus que généreux). Pavel s’apprêta à se lever afin d’aller porter un quelque réconfort physique, mais se ravisa lorsque la voix d’Erina parvint à ses oreilles. Il se rassit aussitôt, fixant l’ocre de ses pancakes. Devait-il dire quelque chose ?

« Désolé. »

C’était stupide de s’excuser : ce n’était pas sa faute et ce n’était pas comme si Erina l’avait blâmé, mais laisser le silence planer ne lui semblait pas être la bonne action à entreprendre. Par chances, ou par malchance, le sujet changea du tout au tout, et les voilà qui parlaient des jobines de la rouquine. Il va s’en dire qu’il n’aimait pas savoir que sa cousine s’adonnait à des activités pouvant mettre en danger sa sécurité et folâtrer près d’hommes faisant le double, parfois le triple de son âge l’angoissait. La mère poule en lui ne put rester silencieuse.

Son merci lui alla droit au cœur, si ce n’est qu’il était baigné d’amertume.

« Soit, » dit-il résigné ; annonçant qu’il avait perdu cette manche et non la guerre. « Mais sache que tu ne seras jamais un fardeau pour moi. Et que… que… techniquement, ce n’est pas toi qui se sert de moi si c’est moi qui t’en fait la proposition. Et, euhm… si tu pouvais juste me promettre de ne pas accepter des jobs qui sont sûrs de te mettre en danger… »

Puis, pour la deuxième ou  troisième fois de la journée, Pavel s’exclama à nouveau ; ses mains frappant contre le bois de la table :

« Qu-QUOI !? » Erina, elle avait ce don de toujours le prendre au dépourvu. Pavel devint rouge, rouge comme la rousseur de leur chevelure –un trait familiale à ce qui paraît, trahissant qu’il y avait peut-être anguille sous roche. « D’a-d’abord ! Tu sauras que la taille de ses seins n’a rien avoir avec ce que tu t’imagines. »

Il se rassit. Toujours aussi rouge ; il n’aimait pas vraiment aborder Rachel de cette façon.

« Et ce n’est pas de sitôt… » Il soupira avant de se relever (se demandant pourquoi il avait pris la peine de se rassoir) pour débarrasser la table, voyant qu’elle ne continuerait pas à manger. « Pour ça, il faudrait que je me confesse, mais tu sais quoi ? Pour le moment, ça me va de la regarder de loin. »

Se relevant d’au-dessus de la poubelle où il jetait les restes, il regarda Erina comme s’il venait d’avoir une illumination.

« Attend, d’où tu sais ça, toi ? » Pavel eut cette expression que l’on fait lorsqu’on se sent qu’on vient de volontairement mettre les pieds dans un piège. « Si le fond de ta question était ‘vais-je être invitée à un hypothétique mariage, si un jour, mon cousin finit par bouger ?’ la réponse est ‘oui’. »