Le buzz du moment. Peu importe le réseau sociaux sur lequel il naviguait, Pavel ne voyait que ça… Le grand titre : Panique sur la ligne 8. Et, noyé sous un tsunami de commentaires dont la pertinence laissait à désirer, il était ardu d’y trouver un brin d’information fiable. Toutefois, entre un commentaire lunatique portant sur une théorie absurde de complot gouvernemental et celui d’un troll n’ayant pas de vie, il finit par trouver l’information recherchée : les travaux auraient une durée d’environ deux mois. Incroyable, tout simplement incroyable. Comment ce faisait-il qu’un pas se ventant à qui veut l’entendre de son avancé technologique puisse mettre deux mois complet à réparer une ligne de métro ? Pavel soupira, sa tête basculant vers l’arrière, venant s’affaisser contre le duvet du canapé. Ce fût de courte durée, car après quelques minutes, il entendit le déclic familier de la porte de l’appartement. Cybèle était rentrée.
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Pavel, c’était le genre de personne à chialer sa vie lorsqu’un problème le tourmentait, mais lorsque venait le temps de se lever de prendre en main le problème, il s’effondrait comme un château de cartes. Il affectionnait la tranquillité, le calme et surtout ne pas être entrainé dans des aventures abracadabrantes qui pouvaient, à coup sûr, rompre la monotonie de sa triste routine.  Alors pourquoi ? Pourquoi se trouvait-il à l’orée du hall du siège de la Société de Transports de Polarienne ? Un simple nom : Cybèle. Lorsqu’elle lui avait parlé de son plan disjoncté, il n’avait pu se retenir de la dévisager, gueule béante comme si un élan de folie l’avait emportée. Puis, il avait ri, sentant sa pression artérielle monter flèche avant de lui annoncer qu’il l’accompagnerait. Au cas où, et surtout pour s’assurer que la jeune femme ne se mette pas les pieds dans les plats. Qu’elle se fasse arrêter, puis perdre son job, pour finir en prison et, et…

Parce que mine de rien, il l’aimait bien. Cybèle.

Pavel regarda l’heure sur son Holokit, commençant déjà à ressentir des sueurs froides, se questionnant à savoir s’il avait bien noté l’heure du rendez-vous. Il était arrivé en premier, voyez-vous et ne voir personne commençait à le stresser. Ce n’est lorsqu’il aperçut la bouille familière de Raziel que la tension accumulée dans ses épaules se relâcha et qu’il laissa tomber la main dont il considérait en ronger les ongles. Honnêtement incertain de la raison qui pouvait pousser une personne tel que l’adolescent à joindre une mission quasi-suicide, il était néanmoins content de voir une tête connue.  Il le salua avant de plonger dans un profond mutisme ; craintif des conséquences potentiels de leur action.

Le jeune homme ne reprit vie que lorsqu’il vit sa colocataire et instigatrice du fameux plan qui serait la cause d’une mort certaine. Pavel cligna des yeux, impressionné par son accoutrement, alors que lui, il portait son habituel complet.

Il acquiesça une première fois lorsqu’elle leur fit part de sa joie à les voir, puis une deuxième, lorsqu’elle s’adressa spécifiquement à lui, scellant son don de malheur. Elle avait raison, s’il y avait bien une personne susceptible de tout faire foirer par inadvertance la mission, c’était bien lui. Puis, en même temps, ça lui ferait des vacances.

« C’-c’est compréhensible… » Lui répondit-il, rangeant l’Holokit dans son veston, préférant jouer avec ses mains moites. Il voyait déjà Cybèle comme la leader du projet et en tant que bon mouton, il avait l’intention d’obéir sans chigner. D’ailleurs, il écouta sa proposition. « Aucune objection pour ma part… Toi et moi en tant que représentants et… ces deux-là en tant que stagiaires. » Il désigna Raziel et l’homme inconnu.

La seconde étape serait de trouver un plan des lieux, mais il ne dit rien, se doutant que Cybèle maîtrisait la situation.

[ hrp : introduction, pavel est d'accord avec le plan proposé par cybèle. ]

Tu avais beau te prendre la tête des heures durant et ce, depuis déjà plusieurs semaines, rien à y faire, tu ne parvenais pas à trouver la solution face au problème qui s’opposait à toi. Tes expériences n’y avaient rien changé et tu n’avais pas avancé d’un pouce depuis plusieurs jours, mais c’était aussi ça la science. Tes précédents exploits t’avaient assuré une certaine réputation au sein du Centre de Recherche, malgré cela, tu n’étais pas vraiment du genre à te reposer sur tes lauriers. Malheureusement, aussi précoce pouvais-tu être, tu étais toi aussi -parfois- confronté aux mêmes problèmes que tous les scientifiques : l’absence de résultat. Dans un long soupire, tu t’encastras dans ta chaise, rivant tes prunelles sur ton holokit et scrutant les dizaines de news et les milliers d’interactions qui portaient toutes sur le même sujet : la ligne 8.

Sans réellement t’intéresser de très près à ce qui avait pu se passer, tu te retrouvais tout de même dans une position que tu n’appréciais pas : celle depuis laquelle tu n’étais pas en mesure de satisfaire ta curiosité. Au final, la nature des complications qu’avait pu connaître le métro, tu t’en fichais. Problème technique, humain, mécanique, politique, ou n’importe quoi d’autre, cela ne relevait pas de ton champ de compétence ni d’action et très honnêtement, des gens devaient déjà perdre des cheveux à trouver comment gérer au mieux cette situation. Toutefois un mystère restant un mystère, allais-tu réellement y rester insensible ? Probablement pas. D’autant plus que c’était là une occasion de te changer les idées. Cette phase blanche de créativité t’irritait et peut-être qu’en te focalisant sur autre chose, tu allais t’en extirper.

Naviguant à travers les onglets de ton appareil, tu retournas mécaniquement sur tes messages reçus, supprimant le dernier d’entre eux avant de t’affaisser davantage sur ton trône de fortune.

L’annonce demeurait sous tes yeux, postée anonymement, ce qui faisait au moins de l’instigateur de ce message quelqu’un d’un minimum précautionneux. Tu t’étais bien amusé à tenter de fouiller un peu plus en profondeur, mais la chose avait été bien faite et correctement sécurisée prouvant ainsi qu’au moins ne serait-ce qu’une personne savait à peu près ce qu’elle faisait. La nuit allait être courte, après tout, cela faisait bien longtemps que tu n’étais pas investi dans une telle aventure, la fougue de la jeunesse, le goût du risque, tout ça, tu avais commencé à l’oublier avec tout ce sérieux dont tu devais faire preuve. Il était temps d’y remédier.

Le bâtiment de la Société des Transports Polarienne s’élevait face à toi. Tu n’avais pas vraiment fait l’effort d’une tenue d’infiltration, arborant ce que tu affichais au quotidien : quelque chose d’assez décontracté et confortable. Les apparences étaient le cadet de tes soucis en plus d’être bien trop souvent trompeuses.

Tu t’étais rapidement embarqué dans le petit groupe qui s’était formé, sûrement ce qui allait être votre super unité tactique. Sans grande surprise, t’y connaissais personne. En même temps, ça faisait bien longtemps que tu n’avais pas fait de nouvelles rencontres. La sociabilisation et le CRP, un mélange difficile à rendre homogène. D’un autre côté, ça signifiait également que personne ne te connaissait ? Était-ce un avantage ? Peut-être. Après tout, si les choses tournaient mal et que tu parvenais à t’enfuir, personne n’irait balancer ton nom comme ça. M’enfin, c’estpas comme si tu te mettais particulièrement en danger. Ou peut-être que si ? Bref, les autres ont l’air de se connaître et la demoiselle en présence paraît être la fameuse anonyme. Soit, ça ne change pas grand-chose si ce n’est qu’elle semble également être celle la plus à l’aise avec cette excursion. Ça, ça pourrait s’avérer problématique, tu vas devoir y rester attentif.

« Ce n’est qu’une hôtesse d’accueil, je vais m’en occuper. » Finalement, ton nom allait tomber plus vite que prévu. Quoiqu’il en soit, le plan proposé par la jeune femme tenait à peu près la route, vous aviez juste besoin d’être crédibles pour pénétrer à l’intérieur et tu étais parfaitement en mesure de donner plus de consistance à votre groupe. « Je m’appelle Akira. Plutôt que le ministère de la défense, on va utiliser le CRP comme couverture. » Tu impliques directement le Centre dans toute cette histoire, mais encore une fois, tu es assez insoucieux des conséquences, sûrement un vilain défaut. « On ne devrait pas avoir de problèmes, mais s’il venait à y avoir des questions autant se préparer tout de suite : Mademoiselle, vous serez ma garde du corps. Vous êtes plus calme que monsieur… euh, Pavel c’est ça ? » Le nom était sorti plus tôt dans la conversation. « Le rôle sera plus crédible sur quelqu’un qui reste assuré peu importe la situation. » Parce que depuis l’émergence des dons, la carrure physique n’importait plus réellement, ce qui était un avantage pour vous. « Vous deux, vous êtes défrayés par le CRP en tant qu’assistants. Vous n'aurez qu'à dire que je vous ai embarqué à la va-vite s'ils insistent. Ça expliquera pourquoi vous n'avez pas de carte sur vous. » En t’adressant aux deux autres garçons de l’équipe. Mine de rien, il arrivait que ton nom soit connu ou, au moins, que ta position le soit. Avoir avec toi deux assistants n’avait rien de surprenant et la situation ambiguë qui entourait les évènements de la ligne 8 permettraient de justifier les failles comportementales éventuelles. Après tout, un assistant frileux à l’idée d’être impliqué dans un aussi gros buzz, c’était commun.

Tu avais un peu imposé ton idée, mais mieux valait partir avec de quoi justifier vos identités. Et puis l’agencement du groupe était plus sensé de la sorte. Au moins, tu pouvais t’identifier comme membre du CRP et te porter garant pour les trois autres, chose impossible avec l’idée du ministère de la défense. D’autant que l’idée de constatation des dégâts et des prévisions des réparations demeuraient pleinement utilisable en l’état.

« Si personne n’a d’objection… Je suppose qu’on peut y aller. »

Parce que tu étais prêt. Prêt à te présenter devant cette femme, à présenter ton agrégation du CRP et à débuter cette infiltration. Tu ne pouvais pas te permettre de déjà buter sur le premier obstacle. Tu t’étais extirpé de ton impasse avec tes expériences, ce n’était pas pour t’engouffrer dans une autre.

HRP → Akira rejoint le groupe avant l'infiltration. Il propose une petite variante du plan de Cybèle histoire d'avoir matière à justifier si jamais on commence à leur poser des questions. Du coup, il attend de voir si tout le monde est ok avant de poursuivre.

La première bonne nouvelle était que ce groupe semblait ne pas t’avoir pris en grippe malgré le fait que tu sois un inconnu pour toutes les personnes rassemblées. A vrai dire, il n’était pas toujours simple de s’incorporer lorsque les protagonistes d’une expédition se connaissaient déjà et entretenaient des liens plus ou moins solides. Mais, cette fois-ci, tout c’était déroulé comme sur des roulettes et c’était pour le mieux. Il y avait encore beaucoup de choses que tu avais besoin de savoir pour minimiser au maximum les risques d’échec de cette mission improvisée, malheureusement, le temps jouait contre vous et l’organisation également. Vous vous y étiez de manière assez primaire pour vous réunir et maintenant, vous ne pouviez plus réellement vous permettre de perdre davantage de temps. Pourtant, tu n’aurais pas été contre sonder tes compagnons un peu plus en profondeur, en apprendre plus sur leurs capacités, leurs motivations et surtout leurs objectifs. S’infiltrer était une chose, savoir ce que vous alliez faire une fois arrivés à ce stade était quelque chose de complètement différent.

Un soupire passa une nouvelle tes lèvres tandis que tes prunelles se relevèrent vers le ciel couvert de Polaris. La structure de votre plan était au moins un minimum stable, vous alliez vous en sortir avec ça, toutefois tu n’appréciais définitivement pas cette idée de ne pas être en mesure de contrôler toutes les variables de la situation.

D’autant plus que quelque chose semblait être capable de réellement vous compliquer la tâche. Impossible de savoir quoi et comment, mais celle qui s’identifiait désormais comme ta garde du corps contribuait à entrainer une atmosphère de mystère autour du dénommé Pavel. Il y avait anguille sous roche, c’était certain, mais pour l’instant tu allais faire l’effort de ne pas en demander plus.

« Allons-y. »

Mains dans les poches, tu pénétras à ton tour dans le bâtiment, sur les talons de Cybèle. Tu n’avais pas besoin de forcer le trait, ton attitude quotidienne faisait l’affaire et d’ordinaire, tu ne manquais d’afficher ce côté décontracté qui te caractérisait tant malgré ta jeunesse. Être dans les petits papiers de Kazuki était un avantage certain dont tu jouais et profitais, après tout, lui-même en faisait autant avec tes talents, un juste retour des choses donc.

Arrivant à hauteur de l’hôtesse, tu hissas un peu les yeux, relevant ton visage pour bien prendre la mesure de la dame qui te surplombait. « Bonjour. » Tu fouillas un peu dans tes poches pour en ressortir ton holokit sur lequel tu pianotas l’espace de quelques secondes, sans perdre cet air parfaitement assuré qui t’accompagnait. « Nous sommes envoyés par le CRP. » Tu projetais ainsi l’hologramme de ta carte numérique d’appartenance au Centre de Recherche, de quoi prouver ton affiliation ainsi que ton statut à la femme face à toi. « Le matériel a besoin d’être estimé et je dois en faire le tour pour le moderniser, parait-il. Tch. » Faire comme si cela ne t’intéressait pas, ça pouvait faire son petit effet. « Vous pouvez contacter mon responsable si vous avez besoin de plus d’informations, je suis trop jeune pour gérer tous ces trucs administratifs chiants. » Que de désinvolture et là, tu ne cherchais même pas à en faire trop. Un petit sourire poli pour conclure et le tour était normalement joué ! En général, renvoyez les gens vers Kazuki suffisait à les convaincre. En général.

HRP → Début des choses sérieuses ! Il se passe pas grand chose si ce n'est que le groupe entre vers l'hôtesse et entame les négociations pour passer !

À en tomber sur le cul ; la facilité avec laquelle ils avaient finalement pu franchir les portes si férocement gardées par Cerbère. Sans doute que le succès fracassant de leur premier ‘niveau’ avait une corrélation directe avec la mystérieuse identité du membre numéro 4. Il jeta un bref regard en direction de du poireau humain, pensant peut-être qu’ainsi, il se souviendrait l’avoir déjà croisé. Mais rien. Hélas, sa capacité à reconnaître les visages –aussi exotiques soient-ils, manquait de points d’expérience. Toutefois, il  se garda une note mentale d’aller consulter le site du CRP une fois que leur mission serait terminée. Ça, et s’ils en revenaient en vie.

Légèrement empoté, Pavel se contenta d’un bref signe de la tête en guise de salue, puis suivit le groupe. Avec les généreuses informations obtenues de l’hôtesse, le besoin d’une carte était devenu obsolète. L’objectif était donc sur le douzième étage. Suite à la remise des badges, le jeune homme accrocha le sien avec la dextérité que seul un drone corporatif savait le faire.

Puis, ils se trouvèrent au croisé des chemins, il fallait faire un choix et naturellement, Pavel étaitsavvy enough pour savoir qu’un groupe de quatre, ça ne faisait que crier suspicious. Le plus logique serait de se séparer, mais communiquer ce genre d’information le plus naturellement à un groupe qui –peut-être, ne partageait pas la même opinion était ardue. Certes, il avait en sa possession talisman de télépathie, mais ça ne lui semblait pas judicieux de l’utiliser maintenant.

« La dernière fois que Cybèle a pris un ascenseur, » dit-il lentement afin de créer un suspense inutile et de faire en sorte que la conversation ait l’air naturel. «Elle m’a vomit dessus. »

Avant que la jeune femme devenue garde-du-corps-d’un-jour ne rétorque quoique ce soit (ou l’assassine du regard), il l’a pris doucement par le bras et l’entraîna avec lui vers la droite : vers les escaliers.

« À toute ! » leur dit-il, leur envoya la main avant de d’ouvrir la porte menant à douze étages de pure torture ave Cybèle.

Honnêtement, il ne savait pas ce qu’il lui prit de choisir le pire choix : celui lui imposant un enfer physique dont il savait pertinemment qu’il n’avait pas la forme ni le cardio nécessaire, mais… c’était cent fois mieux que t’avoir l’air taré à discuter des options dans un hall bondé.  

[ hrp : pavel entraîne cybèle avec lui vers une morte subite : les escaliers, laissant aux plus jeunes le luxe de ride l’ascenseur. ]