mais plus on s’enfonce plus on se perd
plus on se perd et plus

ainsi le venin de l’humanité venait encore souiller
les terres auparavant si pures que même un t-rex pouvait y veiller ah
n’était-ce pas là le gardien des ancêtres le gardien des êtres qui y vivent
et le silence
((encore))
vient ponctuer les déboires et les péchés.

il n’y aura jamais de fin, lui murmurent les enracinés sur ces terres.

et narcisse abaisse les paupières,
un instant,
comme un deuil silencieux qui accompagne les pas du groupe qui commençait à s’orienter dans la brume qui colle qui suinte qui hurle aux humains de faire demi-tour.

puis narcisse ressent,
un regard qui pèse sur sa peau ;
insistant s’iel se souvenait bien c’était la (le ? son ouïe lui ferait défaut parfois) freelance oh,

narcisse la lui fait atterrir dans les cheveux comme un ornement qui se fane bien trop tôt,
hors de son étreinte ;
elle retourne à la poussière comme ses consœurs écrabouillées sous les roues de fer
le goût du caoutchouc ancré dans la boue.

« plutôt séant à ton visage. »

ponctue-t-iel d’un sourire espiègle ;
mais les couronnes de fleurs sont l’apparats des plus belles seulement – dommage,
et les pétales d’un brun tout triste retombent à terre

narcisse détourne déjà son attention ;
il y a bien plus intéressant dans les paroles de félix et
les détails de la dernière expédition.

« si c’est la mort qui hante à présent ces terres
que le nord l’est ou l’ouest m’importent peu ;
je vous suis. »

iel emprunte la vue de félix pour se voir arriver en reflet cinglant ;
c’était encore dur
de s’y retrouver encore mais
l’enthousiasme rend si facile l’emprunt et le rythme

les couleurs sont belles malgré tout
même si le vert pétillant a laissé place au vert maussade
le bleu le rose l’électrique
au requiem et aux lamentations des survivants.

« les poisons sont les meilleurs remèdes n’est-ce pas, félix ;
pensez-vous qu’en extraire un dard ((entre nous, les labos de la vallée n’ont jamais fait grand remous)) pourrait disons ;
faire avancer les choses sur althea. »

l’apothicaire lui offre son sourire sincère toujours teinté d’insouciance ;
iel avait appris
appris à ne plus trop s’en faire.

et iel prend une autre graine dans sa petite sacoche ; une rose rare d’une couleur un peu cuivre un peu mièvre un peu trop attirante pour un.e simple
apothicaire,
mais iel avait des secrets inavouables entre ellui et ses plantes ;

c’est que le bourgeon a bien vite des pétales qui viennent
en toute douceur
ornementer les cheveux de félix mais
cette fois ;
((car narcisse a bien d’autres hérésies que celles de décider du sort de tout un chacun))

c’était là l’offrande à celleux qui avaient des étoiles dans les yeux.

résumé : narcisse n’a pas trop d’avis sur la direction à prendre, iel suit le mouvement. en revanche, iel aimerait en savoir plus sur feu le dino et l’expédition passée. Va donc converser avec félix à qui iel emprunte la vue pour voir la jungle et l’étendue des dégâts causés par donovan (sorry félix tes couleurs vont devenir un peu plus fades mais en cadeau tu auras une rose cuivrée wink wink celles qui sont dans le jardin d’hélianthe mdrr).

tous.tes ont la joie de découvrir les trésors
les vestiges d’un dinosaure passé
les reliques
d’une bataille ;

pourquoi tant s’extasier devant la mort d’un être vivant ?
mais narcisse, ellui
n’a pas la légitimité de penser telle chose
((quand iel avait ellui-même appuyé sur la détente))
car iel reconnaît l’odeur et le goût de rouille
de poudres et de larmes
qui transcende l’air d’un air chafouin ;

narcisse soupire, d’un air attristé
il n’y a plus aucune plante pour recouvrir les traces d’une bataille
qui encore,
expose la nature humaine au grand jour.

les personnes se séparent ;
chacun.e à la recherche d’un quelque chose mais pour cela
il faudrait voir et puis même
il faudrait écouter les
ordres de jill
s’éloigne pour se retrouver au milieu du cimetière des damnés
((narcisse non n’a toujours pas la bonne habitude de se conformer à ses paroles dures,
jill)).

cependant l’apothicaire a bien autre chose derrière la tête,
garde encore un peu la vue de félix ((a un peu le tournis tellement ille va vite vite vite en besogne
ah c’était bien là l’excitation d’un.e vrai.e expert.e)) ;
avait bien lâché un rire délicat quand ille l’avait mis.e au défi de faire éclore quelque vie
avec ses pieds ;

félix ne pensait pas si bien dire,
avait-iel envie de répondre, amusé.e

en lo suivant, iel se met à chalouper comme
autrefois les ballets ;
iel ne voit plus mais connaît encore
les pointes et les entrechats car
pouvait raviver un peu ces lieux ravagés,
adoucir les douleurs de ses congénères qui pleurent la mort des frères et des sœurs
sous les roues austères des chars de guerre.

un deux trois,
et sous
ses
pas
délicats ;
naissent quelques couleurs qui scintillent dans la boue
comme de la pointe des ses pieds iel vient bénir les graines qu’iel appose sur ces terres
apaiser la rancune apaiser la rancœur.

« peut-être bien que c’est mon corps
tout entier ; qui est fait de phytohormones. »

narcisse acquiesce au « connards » de félix
et pose sa main près de la sienne,
pour
refermer les trous dans les écorces
adoucir la sève qui s’y écoule.

une écaille luisante attire le regard ((de l’arbre)) qui lui souffle doucement
les secrets de son âme ;
et l’étoile s’accroupit pour prendre l’offrande ou le remerciement
bien qu’iel ne voit que partiellement l’irisée de cet objet,
il faudrait que félix tourne la tête pour en estimer toute la beauté.

« regarde ce que j’ai ((ce que l’arbre)) a trouvé. »

mais,
ce que narcisse ne voit pas
leur deuil
le sang du t-rex qui forme les rivières
viennent nourrir la terre pourrie ;
fanent déjà pour ne jamais avoir existé
laissant la seule dans le champ de son ballet que celles qui se nourrissent de boue saine,
interdit de s’y retrouver ((interdit d’en repartir)).


résumé : toujours aussi peu docile (dsl jill) narcisse suit félix mais danse pour faire pousser des graines avec ses pieds ; relevant ainsi le défi indirect lancer par lo biologiste. soigne l’arbre qui s’y dresse, et trouve une écaille après que l’arbre lui ait indiqué la position près de ses racines. montre l’écaille à félix ((aussi pour la voir ellui-même)), mais dans son dos, les fleurs fraîches qui se trouvent sur des tâches de sang fanent déjà.